Mounir Moustahlaf, alias Mounir Digital s'est fait connaître sur les réseaux sociaux grâce à ses infographies créatives et pleines d’humour décryptant le web marketing. A 25 ans, ce digital marketer fraîchement diplômé vient d’être distingué dans le classement des 10 influenceurs à suivre sur les sujets SEO et webmarketing par l’agence Panda SEO. Comment lui est venue sa passion pour le digital ? Quels sont les secrets de son infatigable inspiration ? Et surtout, qui se cache derrière Mounir Digital ? Rencontre avec un as du buzz marketing et du contenu inspirant.
Mounir, comment définissez-vous votre métier ?
Je suis un digital marketer : quelqu’un qui comprend la cible et assure la visibilité de l’entreprise sur le web. Cela englobe la rédaction d’articles, la gestion de campagnes d’e-mailing, et le community management. C’est ce que l’on appelle un profil polyvalent.
Etudes, expériences professionnelles, quel est votre parcours ?
J’ai obtenu en décembre 2018 mon Master 2 en Marketing Opérationnel et Digital à l’Institut d’Administration des Entreprises de Clermont-Ferrand (IAE Auvergne).
J’ai trouvé ma voie dans le marketing et le digital au début de mes études, en travaillant pour une association culturelle qui organisait des conférences scientifiques. Mon rôle était de promouvoir, dans la ville et la région, l’activité de l’association et d’augmenter sa visibilité, en utilisant le web. J’ai donc créé un site sous Wordpress, me suis intéressé aux réseaux sociaux.
Cette expérience a été une révélation. Voir la fréquentation du site et le nombre de participants aux conférences augmenter, quelle satisfaction ! J’ai su que je voulais en faire mon métier. Après un DUT en Gestion de l’Entreprise, j’ai donc bifurqué vers une formation en marketing. Tout en continuant à tester les innovations, rester informé.
Je dessine depuis que je suis tout petit : mon père aimait bien dessiner, j’ai pris goût au dessin en le regardant faire.
Quelles sont vos passions dans la vie ?
J’aime le football, le regarder et le pratiquer : je joue au Futsal (football en salle).
Je dessine depuis que je suis tout petit : mon père aimait bien dessiner, j’ai pris goût au dessin en le regardant faire. Paysages, animaux, les mangas, Olive et Tom… mes sources d’inspiration sont très diverses !
Découvrir de nouvelles choses, toujours, est une autre passion. Je suis curieux.
Les infographies sont votre marque de fabrique : comment vous est venue l’idée de travailler ce format de contenu ?
Tout a commencé sur LinkedIn. Pendant ma dernière année d’études, je me suis dit qu’il était temps d’anticiper ma recherche d’emploi. En observant les pratiques en vigueur sur le réseau professionnel, diffusion de CV et offre de services assez classiques, j’ai pensé qu’il serait bien de présenter mon profil d’une manière originale, en apportant quelque chose en plus.
J’ai commencé par relayer des articles. Puis j’ai pensé à la cible des étudiants, que je connaissais bien, et me suis demandé : « Est-ce qu’ils vont prendre le temps de lire l’article, ou juste son titre ? Comment leur rendre accessibles ces connaissances sur le marketing web, sans les ennuyer, en étant clair et si possible amusant ? » Cet objectif combiné avec mon goût pour le dessin, l’idée des infographies était née.
Combien d'infographies avez-vous créé à ce jour, et laquelle a rencontré le plus de succès ?
J’en suis à 250 depuis le tout début, en novembre 2017. Le véritable déclic a eu lieu en avril 2018, avec une infographie intitulée « Le Community Manager : vu par les autres vs en réalité » qui a tout d’un coup buzzé. Plus de 1 000 « J’aime », des dizaines de milliers de vues… Beaucoup d’étudiants et de professionnels se sont reconnus, ont réagi, relayé.
Inbound marketing vu comme une ligne de métro, recette du cake au SEO ou planche anatomique du cœur d’un digital marketeur, vos infographies marient créativité et humour : comment vous vient l’inspiration ?
J’essaye de comprendre les centres d’intérêt des gens dans leur vie de tous les jours, ce qui les fait réagir, et d’établir des liens avec le marketing digital. L’idée, c’est de créer des passerelles entre des préoccupations quotidiennes, ou des références communes, et des notions complexes sur le SEO, le e-mailing ou les réseaux sociaux.
J’ai une approche très visuelle des choses : une bouteille d’eau, le moteur d’une voiture, un menu de tacos, c’est fou tout ce qui peut être transposé dans le monde du marketing digital !
En regardant les stories sur Snapchat, en observant mes amis, collègues autour de moi, j’écoute ma cible, je la vois évoluer, je flaire les tendances… Et je connecte avec mes sujets ! Quand j’ai une idée qui flashe, je la note sur mon carnet (oui, je suis aussi adepte du support papier ;-) J’ai une approche très visuelle des choses : une bouteille d’eau, le moteur d’une voiture, un menu de tacos, c’est fou tout ce qui peut être transposé dans le monde du marketing digital !
A partir du moment où naît une idée de création, combien de temps vous faut-il pour la réaliser ? Documentation, méthodologie, faites-nous entrer (un peu) dans les coulisses de votre processus…
Une idée peut me venir à l’esprit partout où je suis, partout où il y a des humains. Ce qui importe, c’est qu’elle « parle » à tout le monde. Par exemple, nous avons tous étudié en classe l’anatomie du cœur humain, ses artères, veines. J’ai donc choisi cette référence partagée pour disséquer les multiples et complexes compétences du digital marketer. Sans compter que l’analogie avec le cœur me plaît bien.
Je m'amuse à faire du "marketing nostalgie !"
Toujours dans la catégorie « souvenirs de vie au collège », j’ai utilisé le tableau périodique des éléments. Très vite m’est venue l’idée d’associer aux noms et logos des outils de marketing digital des abréviations sous forme de lettres comme pour les symboles chimiques : "Chi » pour Mailchimp, "Pfb" pour Page Facebook, etc. En choisissant un sujet qui évoque pour les uns un professeur, pour les autres une matière adorée (ou détestée !), je m’amuse à faire du « marketing nostalgie » ! Les étudiants, mais aussi les professionnels de la communication et du web, anciens étudiants, sont touchés par l’évocation. Un contact en Corée du Sud m’a confié avoir affiché l’infographie au-dessus de son bureau !
Le temps le plus long est celui de la recherche de créativité, et de la mise en relation de l'idée avec le digital marketing. Cela peut aller de cinq minutes à deux heures de réflexion... voire plus. Cela dépend de l'humeur, du contexte, de plein de facteurs. La réalisation de l'infographie me prend de quatre à cinq heures, du brouillon papier à la production sur PC. Ensuite je publie, et je vois ce que ça donne.
A quelle fréquence, sur quels réseaux publiez-vous vos infographies ? Racontez-nous votre stratégie...
Je publie les lundis, mercredis et vendredis pour créer une habitude au sein de mon audience. Et généralement aux heures où elle est susceptible d'être présente. Je publie sur LinkedIn (là ou a tout commencé !), ensuite sur Twitter, puis sur Facebook et Instagram. Pourquoi le matin ? Car les gens sont au travail et parfois aiment surfer sur le web pour décompresser. Je leur apporte un contenu qui leur permet de se détendre tout en apprenant.
L’expertise est aussi un ingrédient remarqué dans vos productions… Comment trouvez-vous vos sources d’information ?
J’exerce une veille digitale avec des outils comme Feedly, je consulte régulièrement des sources comme le Blog du Moderateur, LEPTITDIGITAL. Je lis également des ouvrages sur le SEO, Wordpress, qui me donnent plein d’idées et de matière à mettre en scène. Et bien sûr, toutes mes infographies mentionnent leur source.
Découverte, analyse, compréhension et synthèse facile à comprendre, voilà ma manière de fonctionner.
Qu’est-ce qui fait selon vous qu’un contenu est réussi sur le web ?
Il faut qu’il soit original, qu’il sorte du lot. Pour moi, tout vient de l’idée de départ. Il faut que j’aie le feeling ! Je visualise un thème et si la correspondance se fait avec mes sujets de travail, c’est parti. Mais ce n’est pas toujours facile, je doute souvent ! C’est peut-être ce qui me fait avancer. Il faut être à l’écoute des autres, être généreux.
Vous dites que vous n’êtes pas infographiste, pourtant vous marquez des points sur ce terrain : outils, don créatif, comment expliquez-vous cette polyvalence ?
Ce ne sont pas les outils qui comptent, mais plutôt cette chance que j’ai de visualiser mes idées, de transposer les sujets du webmarketing sous une forme ludique. J’aime le bleu ciel, Power Point, Photoshop. J’expérimente de nouveaux outils tout le temps. J’aime bien les défis personnels, le challenge que représente le référencement, gagner des positions sur Google.
Gagner mes galons dans le monde du digital, sans me prendre pour une star, voilà mon ambition.
Quelles sont les valeurs essentielles que vous défendez dans votre travail ?
La rigueur, faire « un truc carré », c’est important. Mon objectif est que le message soit compris, clairement transmis. Je m’efforce de choisir les mots avec précision.
La générosité : pour attirer des clients, il faut apprendre à donner avant de recevoir. La volonté d’aider les autres est ce qui me guide. Quand tu aides une personne et qu’elle te dit merci, tu as réussi.
Et rester humble : je ne suis pas très à l’aise par exemple avec l’étiquette d’ « influenceur », même si je suis honoré par cette reconnaissance de mon travail. Gagner mes galons dans le monde du digital, sans me prendre pour une star, voilà mon ambition.
Quels sont selon vous les ingrédients qui font un bon digital marketer ?
C’est évident, faire des infographies !
Blague à part, j’ai une vision très précise des qualités requises pour ce métier :
Avoir une culture du service client : être réactif à ses questions, à l’écoute ;
Assurer une veille sur l’innovation digitale, les outils, tendances ;
Avoir des compétences informatiques : bases de codage, maîtrise des CMS, outils de base : Facebook Ads, Google Ads, Mailchimp, Photoshop, Wordpress, Analytics, etc. ;
Avoir un esprit de reporting, pour suivre la progression des résultats ;
Etre créatif, publier des contenus originaux pour susciter l’engagement ;
Avoir des compétences vidéo (des outils en ligne sont disponibles, adaptés à la taille de toute structure) ;
Et faire preuve de compétences humaines : notamment la patience vis-à-vis du client… ou du SEO ! Le webmarketing est un travail de longue haleine.
Quelques tendances à suivre en ce moment ?
La collaboration avec les micro-influenceurs (entre 1 000 et 10 000 abonnés) est une bonne piste : davantage en proximité avec leur cible que les « gros » influenceurs, ils créent plus d’authenticité, de crédibilité, et génèrent plus d’interactions.
L’intelligence artificielle, qui sera de plus en plus utilisée (chatbots).
Le contenu sponsorisé devient indispensable dans une stratégie de TPE qui souhaite se faire connaître.
Enfin Mounir, si vous n’avez pas encore trouvé le job de vos rêves, comment le voyez-vous ?
J’ai pris la décision de me lancer comme consultant en marketing digital. Je propose mes services en marketing de contenu, community management, et formation. Et je continue à créer des infographies !
Merci Mounir pour cet échange.
Retrouvez les infographies, formations et propositions de prestation de Mounir Digital sur son site !
* Mise à jour *
Mounir Moustahlaf est aujourd'hui entrepreneur, sa marque Mounir Digital est devenue depuis le 3 juin 2021 un organisme de formation en réseaux sociaux et webmarketing certifié QUALIOPI. Il forme les professionnels, les entrepreneurs (en one to one ou distanciel ) et les étudiants (via des collaborations avec des organismes de formation ou des écoles), sur des sujets tels que le Community Management, la pratique de LinkedIn, le Développement de son activité avec Instagram ou la Création de sites web vitrines optimisés SEO.
Article publié le 8 avril 2019
Mis à jour le 28 octobre 2021
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